vendredi 21 mars 2014

DISSIPONS LES NUAGES

Voici le résultat du petit jeu de samedi dernier accompagné de quelques précisions.

1 "Le champ de blé aux corbeaux" peint par Vincent van Gogh en 1890. Actuellement à Orsay, une exposition "Van Gogh, le suicidé de la société" ou le regard d'Antonin Artaud, fasciné par ce tableau, sur l'aliénation (présumée selon lui) de Van Gogh.


2 Il me semblait très simple. Il a posé problème à certains, Millet, Signac, Bonnard ???
Il s'agissait d'une meule de foin de Claude Monet. La série, peinte en 1891, compte quinze meules selon les saisons et les heures du jour. Déclin du jour en automne, matin à la fin de l'été, effet de neige, dégel, temps couvert etc.
La nôtre était au soleil couchant.


3 Bien connu encore, "le cri" d'Edward Munch.
Il écrivit dans son journal, le 22 janvier 1892 :
« Je me promenais sur un sentier avec deux amis, le soleil se couchait. Tout d'un coup le ciel devint rouge sang. Je m'arrêtai, fatigué, et m'appuyai sur une clôture. Il y avait du sang et des langues de feu au-dessus du fjord bleu-noir de la ville. Mes amis continuèrent, et j'y restai, tremblant d’anxiété. Je sentais un cri infini qui se passait à travers l'univers et qui déchirait la nature. »

4 René Magritte, "L'empire de la lumière", peint en 1950. Un clair-obscur surréaliste.

5 "Un soir à Moret, (Moret sur Loing, en lisière de la forêt de Fontainebleau), fin d'octobre", peint en 1888 par Alfred Sisley. Ses ciels , avec ceux d'Eugène Boudin, sont parmi les plus beaux de l'impressionnisme.

6 "Le Château des Papes" (à Avignon ), peint par Paul Signac en 1909. Avec Seurat il est le représentant le plus connu du pointillisme ou de " l'impressionnisme dit scientifique ". La juxtaposition de petites touches de couleurs primaires (turquoise, jaune, magenta) et complémentaires (orange, violet, vert) pour une infinité de nuances perçues par l'œil.

7 "Le dernier voyage du Téméraire", peint par Turner en 1839. Une caricature d'époque montrant Turner peignant en dit plus qu'un long discours sur l'étonnement que son style produisit chez les amateurs d'art.

8 "Le Moulin de Wijk" de Jacob Van Ruisdael, vers 1669, ou la lumière magique des ciels de Hollande.

9 "Stonehenge", une aquarelle de John Constable réalisée en 1835 avec son double arc en ciel dont les couleurs ont passées. Les yeux sont secondaires, "it is the soul that sees." (c'est l'âme qui voit).

10 Le plus difficile, un étrange tableau, surréaliste avant l'époque. 
"Minerve chassant les vices du jardin de la vertu",  par Andrea Mantegna, peintre italien de la Renaissance. 

Les vices sont peu reluisants : Avarice, Ingratitude, Ignorance, Haine immortelle, le mal, le pire, le mal extrême, Oisiveté, Inertie, la Vénus sensuelle, ...

Voilà, c'est terminé,  mais pour ceux qui aiment se creuser la tête et les yeux, il y aura d'autres jeux.



samedi 15 mars 2014

CIEL, MON TABLEAU !

Saurez-vous identifier le nom des peintres de ces ciels ? Pour compliquer votre devoir, j'ai parfois dissimulé les premiers plans trop caractéristiques.
Comme tout devoir il est noté sur 10. Mais le professeur est bénévolent et vous donnera parfois un indice.
Commençons.
Pour les trois premiers, pas d'indice, c'est trop facile.
1

2

3

4 Un petit indice, c'est une histoire belge.

5 Non ce n'est pas Claude, c'est Alfred.

Voilà, on est au milieu du devoir, vous devriez avoir 5/5.

Allez, plus difficile.

6 Ce n'est pas Seurat, c'est l'autre...

He is commonly known as "the painter of light" (on le surnomme le « peintre de la lumière »).


8 Il sévissait au XVII° siècle entre Amsterdam et Haarlem.

Et maintenant les introuvables.

9 Ce John-là a beaucoup influencé les impressionnistes.


10 Pour la beauté de la chose aucun indice pour le dernier, seuls les érudit(e)s remarqueront le petit visage dans les nuages ...

L'interrogation est terminée. je relève les copies. Correction la semaine prochaine. Gare à ceux qui n'ont pas la moyenne !


dimanche 2 mars 2014

M-F-P

Les formats des tableaux, lorsqu'ils ne sont pas désignés explicitement par leurs dimensions en cm sont un peu mystérieux. Essayons d'y voir clair.
Ainsi un 15 P correspondra au format 50x65 cm (format raisin pour les feuilles de papier).

Le format "marine", M, est un ancien format construit géométriquement à partir d'un carré selon le "nombre d'or".
Le nombre d'or est un rapport particulièrement harmonieux entre la longueur et la largeur égal à 1,618. Disons de façon plus imagée que la longueur est assez grande pour s'imposer sans écraser la largeur et que celle-ci joue son rôle sans le syndrome d'Iznogoud, être calife à la place du calife.



Le format "paysage", P, est ainsi construit. Le rapport longueur/largeur = racine carrée de 2 = 1,414
Le peintre nabi Sérusier l'appelle "porte d'harmonie".

La porte d’harmonie est le rapport du côté d’un carré à sa diagonale, qui se mesure par racine de 2.
Cette mesure a le caractère de la solidité et un peu de lourdeur. Nous la rencontrons fréquemment dans les objets usuels, tels que tables, coffres, armoires, constructions rustiques. Les menuisiers et les maçons de campagne l’ont conservée comme une tradition. Les peintres l’ont appelée : format paysage ".
Le format "figure", F, est fait de de deux formats "marine" accolés verticalement. Il correspond au rapport 1,236.
Il est aussi appelé "Charles VII". Sans doute en référence au tableau, fondateur pour l'art de la figure, de Jean Fouquet vers le milieu du XVe siècle représentant le roi. La partie peinte respecte ce format.

Les impressionnistes qui utilisent souvent ce format placent la ligne d'horizon au niveau des carrés.
Vers le bas comme ici Sisley pour son "canal Saint Martin".
Vers le haut pour Monet dans sa "terrasse à Saint Adresse".

Mais si vous divisez longueur par largeur les formats du tableau récapitulatif du haut de la page vous constaterez que les fabricants ont pris des libertés avec les proportions.
Les plus proches sont le 60 M avec un rapport de 1,604 ( 1,618 pour le nombre d'or), le 30 P fait 1,415 (1,414 pour la porte d'harmonie) et le 25 F donne 1,246 (au lieu de 1,236).
Les autres formats varient en deçà et au-delà des proportions idéales.